Le livre de poésies de Olivier chez Caroline
Poésies
Histoire de famille, de souvenirs et de rires, légende et vérité, poésie et vieillesse, de transmission. Le rire est franc, long, juvénile et fou, lorsque notre père évoquait une tante américaine des Caraïbes vivant à Paris. Mon frère avait alors quelques années de plus que moi…donc… « Mon arrière grand-père, aristocrate et fonctionnaire avait pour charge l’administration de terres lointaines de France, la Guyane… Homme de convictions et de pouvoirs, ardent défenseur des Droits de l’Homme… il fût parmi ceux qui consolidèrent les liens d’égalité avec les « nègres » Aimé Césaire éclosait… Anti-esclavagiste d’esprit et de cœur, il ne pût retenir son amour pour une jeune créole guyanaise Jeanne Roumi… naquis de ce métissage une réelle union et deux enfants, une fille, un garçon, tout deux de sang mêlés. Lui fût un diplomate atypique, joueur et collectionneur, vaguement lettré, toujours imbibé, le père de mon père… Elle fût une journaliste, née en 1909, journaliste, rédactrice en chef de Marie Claire en 1950, nouveau magazine de mode en vogue à l’époque. Elle côtoie le tout Paris, Jean Marais, Jean Cocteau, Sacha Guitry… appréciée pour sa gentillesse, son humour et son humeur, son professionnalisme. France était son prénom, ma tante d’Amérique de Paris dont les histoires et aventures racontées par mon père (que rarement mais réelles) nous faisait rires, moqueurs, rire à en pleurer… et faire passer le père pour un fabulateur perché, sincère ? Ces rires ont marqué une face de ma mémoire d’enfant.
Lorsqu’en 1999, je reçu un carton d’invitation pour « visiter » ma tante qui à 90 ans voulait connaître son neveu ! Quelle surprise et quelle drôlerie que l’authenticité de cette tante…Je l’ai rencontré burinée et colorée, je la trouve jolie ; elle est amère par le faste et recroquevillée par les années passées ! Alors chère France, qu’as-tu fait de ta gentillesse ? Toute poésie s’est évanouie, et tout en buvant un thé en sa compagnie, je lui souris avec un sourire amusé et elle s’entend sur ses amitiés enterrées ! Aujourd’hui je vous propose son âme et paix à sa poésie ! Bonne lecture, olivier…un jeudi sous la pluie… Cette tante est une légende vivante, fait rêver encore aujourd’hui, de cette famille américaine, cette terre française lointaine, la Guyane… et mon frère a toujours quelques années de plus !
Olivier Le Blond
Macouria
Il était une fois un rêve.
Un rêve aussi fragile
Qu’une bulle de savon.
Celui de trouver les mots secrets du cœur.
Un rêve aussi léger
Qu’une feuille de papier Vergé.
Un rêve apporté dans les vents de Guyane
Par la fenêtre ouverte.
Il a glissé jusque moi
Sur cet avion de fortune
Enrichi de ceux qui l’avaient lu avant moi.
Macouria, tu as volé de mains en mains,
Tu t’es effeuillée de doigts en doigts.
Peut-être as-tu volé dans ces feuillets quelques larmes,
Quelques baisers.
Quand je respire l’haleine de tes pages,
Je sens une odeur de cire et de tabac.
Es-tu rangée dans une bibliothèque d’acajou Macouria ?
Ou es-tu une globe trotteuse ?
Je te crois aventureuse.
Es-tu fidèle Macouria ?
Ton cœur a-t-il déjà été brisé ?
T’avait-il blessé ?
Celui dont tu as rageusement englouti le nom
Dans ta blancheur salie.
J’ai découvert l’existence d’un pharaon
Banni dans tes pages.
Un pharaon qui pourtant t’aimait
« Et un peu plus encore… »
Macouria, je balbutie ton histoire
Que je ne pressens qu’à travers ceux
Qui t’aiment et t’ont aimé.
Serai-je la prochaine sur ta liste ?
Qui es-tu Macouria ?
Amie, sœur, amante, confidente ?
Combien de réconfort as-tu prodigué ?
Combien de rêves as-tu offert ?
À ceux et celles qui t’ont tenue,
Serrée, caressée,
Laissant filer nos doigts entre tes lignes
Et nos pensées entre tes mots.
Tu détiens nos secrets maintenant
En plus des tiens Macouria.
Prends-en bien soin.
Tout comme nous avons pris soin de toi.
Caroline Dreux