La girafe de Chantal chez Céline & Lisa-Marie
Girafe Sophie
Douce comme une maman, tendre comme une caresse, un baiser, rassurante comme un doudou. Me consolant dans mes premières années de pension… et l’odeur de l’enfance, l’insouciance, innocente comme je l’étais, et le suis restée un peu parfois encore.
À jamais, ma girafe, l’image d’une enfance sage, ma lumière.
Je m’appelle Sophie Vulli, je ne suis jamais qu’un petit jouet en caoutchouc.
Mais les bébés, les enfants m’adorent !
Je les câline, je les rassure, ils me mordillent, me sucent ou me tordent le cou…
Je couine un coup, ça les fait rire ; ils recommencent, je suis leur chose. Ils se font les dents sur moi… et moi je subis tout en silence ! Je les apaise, je prends leur douleur sur mon corps ; d’un commun accord nous ne faisons plus qu’un. Sans parler, en douceur nous devenons complice…
L’un manque à l’autre : ce serait presque une histoire d’amour…
J’ai soudain un cœur, moi qui n’en avais pas, qui n’y croyais pas. Douée de sensibilité, peut être de souvenirs…
L’un me tétera, l’autre me mordra !!!
Petite girafe, petite Sophie, l’air de rien, insignifiante, jouet transitionnel : une seconde maman comme diraient les « psy »…
Comme un secret, un murmure, un mot doux : DOUDOU…
Serait-ce une petite fille devenue grande, voire adulte, femme, grand-maman ? Mais avec une fenêtre restée ouverte sur cette part d’enfance, une lumière éternelle sur la faculté à s’émouvoir, dire, confier, ou taire ses peurs, ses leurres !
S’élever sur l’injustice faite au monde, de toutes espèces : minéral, végétal, animal.
Petit jouet devenu l’infini, l’enjeu d’une cause à défendre entre toutes…
Sentinelle de la savane, je me bats contre les prédateurs, le roi de la jungle, lion menaçant, félin, vilain ? Rusé régnant sur tout alentour…
Je suis l’être le plus grand mais le plus vulnérable du monde. Le monde est ce que vous en avez fait.
Jouet ou animal…je dis des choses tout bas ; moi l’éternel silencieux. Je prend pour la première et ultime fois la parole… Ca parait improbable, incroyable, alors que c’est sensé et de bon aloi.
Redevenez ces enfants inoffensifs, gracieux, remplis de gentillesse et d’éclats de rire !
Redevenez aussi câlins, tendres et sereins comme quand vous me preniez dans vos bras ; moi adorable girafe aimante, consolante, conciliante, vers qui vous étiez sans crainte en vous abandonnant, hors de danger !
Redevenez, Petits, ce que vous étiez alors. Ignorants à cents milles lieux des guerres, des tumultes ; ce qui divisent les hommes pour des intérêts, que vous et moi alors ne comprenions pas, peu ou guère.
Doux étaient ma chaleur, ma senteur, mon teint et ma forme innocente. Comme nous aimerions les regarder, tel un refuge révolu mais si providentiel.
À jamais, ma girafe, ma Sophie, l’image d’une enfance sage. Ma lumière.
Chantalr
Notre chère girafe Sophie, l’un des symboles de la petite enfance. Qui ne l’a pas connue, touchée, mordue, fait faire son fameux bruit ? Qui ne l’a pas « re » connue à travers d’autres bébés en train de s’émerveiller devant elle ? Chacun sa propre histoire avec cet objet.
J’imagine que cette girafe rappelle à son (sa) propriétaire un doux souvenir. Celui d’une existence passée, d’un enfant aimé, gardé, chéri. J’imagine que ce n’est pas son enfant mais qu’il ou elle le considère comme le sien tant sa présence fut essentielle, constante, récurrente. Peut-être est-ce un neveu, une nièce, un enfant gardé régulièrement ?
Témoignage d’une vie passée, d’un lien créé entre deux personnes, la girafe Sophie est ce symbole : celle d’une histoire entre deux personnes, d’un souvenir passé mais qui vit toujours à travers elle.
Céline & Lisa-Marie