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dimanche 26 juillet 2009

La photo d’une petite chouette

À dix neuf ans, j’ai trouvé cette petite chouette, qui était petite et encore en duvet. Alors je l’ai prise et je suis rentrée. En rentrant à la maison, j’ai téléphoné pour savoir ce qu’elle pouvait bien manger. On me l’a dit. Alors je l’ai élevée et mon père lui a fait faire à l’usine une cage assez grande pour qu’elle aille bien. Et puis elle a grandi. Elle a été gentille avec moi. Et quand elle a été grande comme vous voyez sur la photo, mon père m’a dit : « Tu ne peux pas la garder comme ça, cette pauvre bête, tu vois bien que ses plumes s’abîment. » Nous habitions près de l’église de Brou à Bourg-en-Bresse, tout près. Alors il m’a dit : « Mets-la donc dans un grenier de l’église près de chez nous et elle partira, tu verras. » Et chaque fois que j’allais dans ce grenier tous les jours, je l’appelais et elle venait. Mais quiconque autre que moi pouvait monter et l’appeler, elle ne bougeait pas. Et puis un beau jour elle ne m’a plus répondue. Elle était partie. Alors mon père m’a dit : « Elle a été convoler en juste noces avec les chouettes de l’églises de Brou. » Et voilà comment j’ai perdu ma chouette. Vous voyez sur la photo, j’ai un gant de cuir parce qu’elle avait des serres, je ne pouvais pas la tenir comme ça. C’est mon père qui a fait la photo. J’ai toujours gardé cette photo parce que chez nous on aimait bien les animaux.

Girard Anne-Marie Delavennat

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Mon porte-bonheur

J’étais responsable des transport en commun à Besançon. Et puis un jour, j’ai embauché un gars. Ce gars était un prêtre religieux, qui s’appelle Bernard Sœur. Et quand je suis arrivé à Bellevaux, il y a trois ans, un jour il a eu l’idée de venir me voir ici, et on s’est salué. En repartant, il m’a donné cette carte là. C’est une image de la Vierge. Alors il m’a dit : « Si ça vous fait plaisir, je vous la donne. » Et ça me faisait bien plaisir. Depuis ce jour-là, je la porte toujours près de moi dans ma poche. C’est un porte-bonheur, je la regarde tous les jours. Je suis presque bisontin. Je suis né en 1917 dans le Haut-Jura. Mon père était au front et je suis arrivée à Besançon en 1919 avec ma mère. J’ai habité 17 ans dans le quartier Saint-Claude. Je n’ai jamais habité Battant sauf en étant à Bellevaux. J’ai des enfants, des petits-enfants et des arrières-petits-enfants.
Les objets sont importants parce qu'ils sont des souvenirs. Et puis quand on voit un objet, ça nous rappelle souvent des choses agréables. Quand j’ouvre la porte de ma chambre, c’est comme-ci je revenais chez moi.

Maurice Billot

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Le dépliant de Bourg-en-Bresse

J’ai une photo de l’habit bressan. Je suis de Bourg-en-Bresse. Le syndicat d’initiative souhaitait faire un dépliant sur la région et ils m’ont choisie pour poser avec l’habit bressan. On m’a prise en photo. Et puis on a fait ce dépliant en beaucoup d’exemplaires et pendant plusieurs années. Voilà l’église de Brou. C’est la photo du dépliant de ce temps là. Moi j’étais toute heureuse d’être là. Je portais jamais le costume seulement pour cette photo. Et les bressanes, elle avaient le costume mais pas le chapeau, elles l’avaient très rarement. Elles avaient la coiffe souvent et puis l’habit un peu plus simplifié. Le tablier est en soierie, il était beau, très beau. Mon père était de Bresse et ma mère était d’origine florentine et d’ailleurs mon grand-père est enterré à Florence.

Girard Anne-Marie Delavennat

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dimanche 28 juin 2009

Le crucifix en plâtre blanc

Je l’ai depuis mars 1950. On en donnait un à tous ceux qui assistaient à la messe, un certain dimanche de mars 1950, pour clôturer une mission qui avait duré 5 soirs. C’était à la Cathédrale d’Oran (Algérie). J’avais 21 ans et demi. Il mesure 33cm sur 18. Ses branches font 3 cm de large et 1 cm d’épaisseur. Il faut croire que le seigneur Jésus-Christ tenait à ce qu’il m’accompagne partout, car il ne s’est jamais perdu, alors que j’ai perdu beaucoup de choses dans mes nombreux déménagements. Je le regarde rarement, bien que le Christ soit constamment présent à mon esprit, mais quand je le vois, je dis cette prière : Ô Jésus, plein de douceur, Ô Jésus, piene, Ô Ô Ô Ô Ô Jésus, fils de Marie. Ô Jésus dulcis, Ô Ô Jésus pie, Ô Ô Ô Ô Ô Jésus, fils de Marie. Peut-être (j’y pense à l’instant) peut-être sera-t-il sur mon cercueil, dans 18 ans....

Robert Aizin

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